Immense moment de ravissement musical pour le concert de clôture du 27 août qui programmait l’ organiste titulaire Bart Jacobs et Les Muffatti. Une foule compacte se pressait dans le chœur où le concert se jouait, sur l’orgue Collon.  L’ensemble présenta sous l’étiquette « Das Dresden Konzert » trois concertos pour orgue et cordes, « reconstruits » par Bart Jacobs à partir d’oeuvres de J.S. Bach.   Ce Bach « virtuel » mais plus vrai que nature et très respectueux du maître, est donc une création artistique tout à fait originale. Son interprétation remarquable valut au CD édité par Bart Jacobs et Les Muffatti la reconnaissance de la critique musicale internationale et fut couronnée de distinctions. Le « Label d‘or » fut d’ailleurs remis aux artistes au cours du concert. Le public bruxellois réalisait donc bien à quel point il était privilégié. La force majestueuse du Prélude et Fugue BMW 541 joué en introduction démontra d’emblée que l’orgue Collon ne devait en rien faire regretter le grand orgue Grenzing. L’esprit de Bach étant dès lors présent, les trois concertos déployèrent tout leur charme, aux accents tour à tour légers, joyeux et entrainants d’allégresse, et par moments intenses et retenus comme dans l’andante du Concerto en G mineur, mais toujours parfaitement rythmés. On aura remarqué la subtile progression du jeu de l’orgue : discret soutien de l’orchestre dans le premier concerto, il a un rôle plus important dans le second, pour devenir dans le troisième l’acteur dominant et y donnant toute sa mesure. Une grande œuvre brillamment interprétée par de grands musiciens dont la précision de jeu fascina l’assistance. La prestation fut saluée par des tonnerres d’applaudissements, le public décrochant un bis, avant de quitter lentement, comme à regret, la cathédrale illuminée. Un concert de clôture magnifique, digne apothéose d’un très beau festival.